Suite à l’article sur « Comment trouver des commanditaires », à revoir ici, plusieurs pilotes nous ont répondu.
« Ben, on a fait tout ce que tu nous dis, on a des résultats en course, on fait des postes sur Facebook, Instagram, Snapchat, Tinder, mais pas de commandites. Ou alors on obtient 10% sur le prix des accessoires. La réponse est souvent la même : « le marché n’est pas bon, les ventes sont en baisse ».
Bureau d’enquête :
Aux vues de ces affirmations, nous avons enquêté auprès de la MMIC, qui est l’association des distributeurs de motos au Canada. Ce sont eux aussi qui produisent les salons de la moto comme celui de Montréal ou Québec.
Globalement, les ventes ne vont pas si mal. Regardez le tableau des ventes de motos en unité au Canada. Ça augmente constamment de 2013 à 2017 ! Plus 12,80%.
Il s’est vendu 16 592 motos hors route en 2017 contre 11 814 en 2013. C’est une augmentation de 40% en 5 ans ! Les motos hors route ont eu une croissance plus importante que les autres !
Les commanditaires qui nous ont suivi n’ont pas eu tort !
Et ça continue ! Les ventes 2019 à fin avril sont en hausse pour les hors route et compétition au Canada.
Les ventes globales motos grimpent de 5,34% sur les 4 premiers mois de 2019 au Québec.
Du côté de la SAAQ, on apprend qu’il y a 720 549 motocyclettes et cyclomoteurs immatriculés au Québec en 2017, contre 672 428 en 2013, soit une augmentation de 7%.
Ouf, beaucoup de chiffres, on arrête là !
Ça roule votre affaire !
Tout ça pour dire que le marché de la moto est toujours dynamique au Québec.
Par contre tous les magasins ne sont pas en bonne posture. On a vu arriver des méga structures comme Mathias Sport Marine qui sont très actifs. On peut citer aussi Motos Illimitées qui est une grosse ruche toujours en ébullition ! Nadon Sport à Lachute est un autre exemple de grande surface moderne avec de nombreuses marques.
J’ai l’impression que certains magasins coupent leurs budgets de communication. Je ne parle pas de la fameuse publicité Google Ads ou Facebook qui annonce des promotions.
Ça ne suffit pas à faire venir les clients. Il faut aussi donner confiance, être impliqué dans la communauté.
Ce que font bien Yves Gervais avec Équipement les Chutes, Jef Dufour chez Duroy, Marc-Antoine Généreux chez Motosport St-Césaire ou la famille Grégoire Sport. Oui il y en a d’autres comme Marion et Ti-Poulet chez Mathias sport, je ne fais pas une liste complète.
Aujourd’hui il y a des événements fédérateurs. La Classique à Lachute, le Moto Social, les championnats Challenge Québec ou FMSQ, la manche québécoise du national MX à Deschambault, Oneland, La Brocante ou le Milot Land (oui oui). Mais ils ont tous un point commun, ils sont organisés par des privés, ou des associations bénévoles. Les concessionnaires ne se bousculent pas pour aider, et les montants sont peu élevés. Pas de quoi payer un salaire.
C’est la même chose pour les pilotes.
Il n’y a aucun pilote de motocross québécois qui vivent de ses rentes. Alors que c’est monnaie courante chez les pilotes américains de motocross ou Supercross. Les pilotes québécois ne recherchent pas ça. Ils veulent juste vivre leur sport, ce qui demande des revenus supérieurs au revenu moyen québécois.
Parlons aussi des bureaux-chef des importateurs motos. La plupart sont à Toronto, ou sur la rive-sud. Mais tous ne comprennent que l’anglais. Et ils regardent surtout les marchés anglophones. Pourtant les statistiques de la MMIC nous apprennent que le Québec représente 30,5% des ventes canadiennes en 2017 pour 23% de la population.
Presque un tiers de ventes de motos est fait au Québec !
Youhou, here we are ! Bien sûr, on saluera Honda et Yamaha qui ont tous les deux un programme pour permettre aux enfants d’essayer des mini-motos. C’est une bonne façon de donner la piqûre.
Mais aujourd’hui, je dis aux membres de l’industrie qui ont des chiffres d’affaires en baisse de s’investir dans des actions locales, d’aider les pilotes pour en faire des influenceurs. Des super héros qui volent haut, pour donner envie aux autres de goûter à cette formidable passion qu’est la moto.
Pour les pilotes, je vais leur conseiller de relire l’article «Comment trouver des commanditaires» car c’est de leur devoir de faire le travail de communication en retour des commandites.
Et je vais leur faire une remarque : Il est vrai que les pilotes aiment bien avoir une moto qui ressemble aux pros américains, avec les marques bien visibles. Pourquoi les marques paieraient si elles peuvent bénéficier d’une visibilité gratuite ?
Pensez à ça quand vous faites préparer vos kits graphiques.
Messieurs de l’industrie, avant on disait : « Compétition le dimanche, ventes le lundi ». Même si ce n’est plus tout à fait ça, les ventes de motos hors route ont augmenté de 40% en 5 ans. Ne l’oubliez pas !
Nous portons vos marques, nous prenons des risques, nous sommes votre vitrine. Redonnez à votre communauté, celle-ci vous le rendra.
Par : François Cominardi
Photo : Andrée-Anne Blais
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