Qu’est-ce qui a tué le Supercross de Montréal?

Après un retour de 2 ans, le Supercross de Montréal est déjà chose du passé.

L’organisation avait pourtant plusieurs bons ingrédients pour faire de cet événement un succès! Ça faisait plusieurs années que le Supercross de Montréal n’avait pas eu lieu et les fans de moto avaient eu le temps de s’ennuyer de leur rendez-vous annuel au Stade.

L’intérêt y était! Gestev, l’une des meilleures entreprises en événementiel au Québec, était en charge du projet. Ce n’était pas les plus grands connaisseurs de la discipline et ils le savaient, mais ils ont été assez sage pour s’entourer de gens qui avaient de l’expérience et de l’expertise dans le milieu.

Ils avaient même engagé des consultants de l’ancienne organisation! Le calibre des pilotes invités était plus élevé que jamais! Pauvres pilotes canadiens, ils n’avaient aucune chance contre des gars comme Dean Wilson et Malcolm Stewart! Mais, malgré tout ça, l’évènement a encore une fois disparu… Mais pourquoi?

Programme double en 1987, 60 000 spectateurs étaient présent le premier soir.

J’ai vu une publication passer sur Facebook il n’y a pas si longtemps qui m’a fait réagir. Ça parlait des belles années du Supercross, avec une photo des estrades pleines à craquer. Carl Samson, mon ami et ancien promoteur du Supercross de Québec 1992-1993-1994, écrivait que le Dirt track avait tué le Supercross de Montréal.

Dans les commentaires, d’autres disaient que c’était la faute de l’épreuve de side by side. Personnellement, je trouvais que ce n’était pas assez spectaculaire pour compétitionner sur un aussi gros circuit et dans un aussi gros stade, mais je comprends que les manufacturiers aimaient l’idée de voir encore ce segment de véhicule dans un événement majeur. Il y a aussi eu une épreuve d’endurocross qui a été présenté.

À ce sujet, un internaute écrivait qu’il ne comprenait pas pourquoi une discipline qui a lieu dans les sentiers était présenté dans un stade. Pour ma part, j’avais apprécié l’enduro, le calibre était bon et ça avait donné des courses intéressantes vu le nombre d’obstacle artificiel qui parsemait la piste. Je pense que l’idée était bonne et qu’on s’était inspiré de la série de courses intérieures d’enduro présenté aux USA.

Guy Giroux lors de l’épreuve d’endurocross en 2009

Malgré toutes les initiatives déployées par les promoteurs pour faire revivre cet évènement unique, je pense qu’on aurait dû miser davantage sur les familles. À commencer par le prix des billets, qui étaient selon moi beaucoup trop élevés.

En parlant d’argent, le transport de la terre au stade est une grosse partie du budget… Des centaines de milliers de $, qui s’explique selon le contracteur, par un manque de main d’œuvre… Et on va se le dire, par un monopole qui fait gonfler les prix. Je pense aussi qu’on aurait encore plus dû sortir de Montréal et viser davantage les régions, là où les fans de motocross sont.

C’est bin beau des pubs sur le bord de l’autoroute métropolitaine et dans le métro, mais je pense que ça aurait été encore plus efficace de miser sur de la pub en Abitibi, en Beauce, en Mauricie, en Montérégie, etc. Pourquoi pas directement dans les clubs de mx? On s’entend que ce n’est pas à Montréal qu’on retrouve le plus gros bassin de fans de motocross. Organiser des autobus voyageurs provenant des 4 coins du Québec?

Encore là, on jase… Parlons aussi du spectacle en temps que tel. La sono était plus que mauvaise et il y avait pleins de restrictions au niveau de l’éclairage de scène et au niveau de la pyrotechnie qui nous empêchait d’offrir quelque chose digne des spectacles majeurs.

Pour finir, je crois que Gestev a travaillé fort pour faire de l’événement un succès. Comme pour n’importe quel événement, ce n’était pas parfait et il y avait encore des améliorations à faire, mais selon moi, ils étaient sur la bonne voie et auraient pu finir par rentabiliser tout ça si on se fie à la courbe de vente de billets des deux dernières éditions, mais malheureusement, l’argent est le nerf de la guerre et on a préféré mettre les énergies et ressources budgétaires sur d’autres projets. Des projets moins ambitieux? Plus rentables rapidement? Pourquoi avoir tiré la plugg après 2 ans alors que le plan initial était de 3 ans? Tant de questions sans réponse.

Éric Péronnard, Colton Facciotti, Kaven Benoit, Ben Milot et Patrice Drouin en 2018

L’animateur Mathieu Gervais qui présente des légendes lors de la dernière édition du Supercross Montréal en 2019.

Maintenant, la question que je me pose, tout comme la grande majorité des fans de motocross : Est-ce qu’il y aura un jour un autre retour du Supercoss à Montréal? Qui seront les promoteurs? Evenko? Est-ce que ce sera une série américaine? Allez-y avec vos prédictions, j’aime vous lire! Gestev a affirmé ne pas être fermé à un retour de l’événement dans le futur, mais est-ce que quelqu’un d’autre sautera sur l’opportunité avant?

Dans tous les cas, je pense que celui ou ceux qui voudront refaire vivre le motocross au stade devront le faire non pas pour l’argent, mais pour l’amour du sport. Ils devront avoir la passion, la patience et les reins solides. Est-ce que j’y crois? Oui! Est-ce que le motocross à sa place au stade? Oui! Est-ce qu’on est capable de remplir les estrades à nouveau? Oui! Mais j’espère que le jour où l’événement sera de retour, il le sera pour rester!

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Crédit photo : Journal de Montréal, Racer X, Jean-Pierre Jacques