Est-ce que nos enfants devraient faire de la moto ?

Depuis que j’ai un enfant, beaucoup de personnes me demandent si mon gars va faire de la moto.

La réponse rapide est oui.

En tant que passionné de moto, il est évident que si Morgan souhaite en faire, je vais l’encourager là-dedans comme ma mère et surtout mon père l’ont toujours fait – et le font encore – pour moi. Mais, il y a un mais… Je vais vous partager mon expérience familiale personnelle et vous allez comprendre pourquoi!

Avant tout, vous devez savoir que la moto, c’est ma vie. Je rêvais d’en avoir une à l’âge de 7 ans et j’ai tellement achalé mon père, qu’il a fini par m’en acheter une! (Un vieux Yamaha jaune 3 vitesses semi-automatique). Après est venu les courses! C’était une histoire de famille chez nous.

Mon frère a commencé à faire de la compétition et évidemment j’ai suivi! J’en garderai toujours de très très bons souvenirs, même que cela a été dans mes plus belles années à vie! Voyager en famille un peu partout au Québec, au Nouveau-Brunswick et en Ontario pour aller participer à des compétitions a été vraiment trippant! Mon père Normand était aussi maniaque et a développé sa passion en même temps que mon frère et moi!

ANECDOTE : Quand j’étais jeune (environ 10-12 ans), a mère avait été voir une voyante et celle-ci lui avait dit que nous avions une passion commune pour un certain sport et que mon père aimait ce sport encore plus que ses propres enfants, ça en dit long!

Elle lui avait aussi dit que mon sport me ferait voyager partout dans le monde. Je ne crois pas vraiment à ce genre de truc ésotérique, mais elle avait raison !!!

Quand je vous dis que le motocross, c’était une affaire de famille chez les Milot, je ne pèse pas mes mots.

On prenait ça vraiment à cœur et on ne faisait pas les choses à moitié. Nous avons même organisé une tranche du championnat provincial de motocross à Yamachiche.

Encore là, toute la famille participait : mon père organisait l’événement, ma mère était en charge du restaurant et moi et mon frère participons à la compétition. Au fils des ans mes parents ont investi beaucoup BEAUCOUP d’argent dans pour permettre à mon frère et moi de faire notre passion, mais aussi beaucoup de temps.

Ils avaient leur job de 9h à 5h et après leur journée de travail, ils mettaient du temps (et l’argent qu’ils venaient de gagner) dans la moto. Aussi, ils y consacraient presque tous leurs temps libres.

Mon père nous accompagnait à chacune de nos pratiques les soirs de semaine, en plus de chacune des compétitions les fins de semaine d’été. L’hiver, il nous amenait dans un petit centre intérieur à St-Jean sur le Richelieu 1 fois par semaine pour garder la forme et quand j’ai passé des petites roues (80cc) aux grosses roues (125cc), nous prenions quelques semaines de vacances en Floride, vous devinez sûrement pourquoi…. Pour aller faire de la moto et se préparer pour la saison.

Je pourrais continuer à vous énumérer jusqu’à demain matin tout ce que mes parents ont fait pour nous permettre d’évoluer et de vivre notre passion. C’est grâce à eux si je suis rendu où je suis aujourd’hui et ils peuvent en être fier!

Mes parents m’ont toujours supporté et grâce à eux, j’ai pu avoir une belle carrière, faire le tour du monde pour participer à des compétitions, réaliser mes rêves et aujourd’hui, avoir mon entreprise et gagner ma vie grâce à la moto. Ne serait-ce que pour offrir à mon fils la chance et l’opportunité que mes parents m’ont offert et pour la fierté que je vois dans leur yeux quand ils me regardent et parlent de moi, je souhaite qu’il suive les traces de son père et fasse de la moto!

Mais…. Voilà le mais! Ça peut avoir l’air super beau et simple tout ça, mais ça ne l’a pas toujours été et il y a toujours un revers à chaque médaille. Combien de fois je me suis blessé, j’ai souffert et je me suis ramassé à l’hôpital … Combien de fois j’ai vu ma pauvre mère inquiète… disons qu’au fil des années, je lui en ai fait vivre des émotions fortes.

Combien de fois j’ai manqué des fêtes de famille, combien de Noël j’ai été absent… J’ai passé plus de Noël seul à l’étranger qu’à la maison avec ma famille. Même chose pour le jour de l’an… Je repense au 31 décembre 1999 où j’ai appelé mes parents à minuit pour leur souhaiter « bonne année » dans un truck stop en Utah, alors que j’étais en route pour une course…Je pense aussi à mon neveu et ma nièce que je n’ai presque pas vu grandir, car j’étais toujours parti en show, en Californie pour pratiquer ou en Chine pour des spectacles… Sans parler de mes amis que je voyais rarement… …C’est énormément de sacrifices. Pour toutes ces raisons, il y a un mais…

Mon gars a présentement 7 mois et ma blonde parle déjà de lui faire faire du motocross.

Ben Milot

C’est vrai que comme j’ai aussi initié ma blonde, ce serait une belle activité à faire en famille et quand je pense à tous les beaux souvenirs dont je vous parlais plus haut, ça me tente de revivre ça! Tout le monde pense que je vais lui faire faire des compétitions pi toute pi toute… mais j’ai des réserves aussi surprenant que ça peut sembler.

Parce que je connais trop bien ce sport-là… je dis ça parce que je sais que ça peut être très cool, mais je sais aussi que ça peut être très difficile et exigent pour toute la famille. J’ai bien connu le côté moins rose dont personne ne parle… la pression, le financement d’une saison, les blessures, etc. Est-ce que j’ai le goût de faire vivre ça à mon gars? Je ne sais pas… La bonne nouvelle là-dedans, c’est que je serai là pour le conseiller et lui partager mon expérience personnelle afin qu’il sache dans quoi il s’embarque advenant le cas où il décide de suivre mes traces!

Bon, même si j’ai l’air du gars qui ne veut pas que son gars fasse de la moto, je ne vous cacherai pas que je serai assez fière de le voir avec mes anciens jersey MILOT! Je pense que le scénario idéal serait qu’il pratique le sport du motocross simplement pour le plaisir, car ça peut tellement être une super activité à pratiquer simplement pour le plaisir! J’imagine déjà toute la famille à un parc de moto comme Deschambault… moto le jour, BBQ pour souper et feux de camp le soir, du gros fun! Et si jamais il a du talent, je serai là, comme mes parents ont été là pour moi!

En tout cas, pour un bébé de 7 mois, je peux vous dire qu’il a déjà l’air d’un p’tit coquin et je pense que je ne m’en sortirais pas! HAHA Souhaitez-moi bonne chance! LOL! Au bout de la ligne, l’important va être de le supporter dans ses choix peu importe ce qu’il fera, comme mes parents ont fait avec moi.

Ta des enfants? On veut ton avis, merci de partager !

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Photo: Andrée-Anne Blais
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